Chanson populaire inspirée par les Troubles qui ont agité l'Evêché de Bâle de 1730 à 1740. Les paroles ont été écrites par Jules Thurmann en 1833 et la musique composée par Auguste-Ferdinand Feusier l'aîné. En 1854, le frère de ce dernier, Ferdinand Feusier le jeune, compose une version patoise de cette chanson. Le refrain est repris d'une chanson composée par les partisans du Prince contre Pierre Péquignat.

Les Pétignats

Jurassiens, chantons en coeur (bis)

Du temps passé le vrai bonheur(bis)

Tous les jours on vous le rappelle

Ecoutez-en un trait fidèle

Que le matan tue les pe, pe, pe

Que le matan tue les Petignats

Vivent les z'ai, z'ai, z'ai

Vivent les z'Aidjolats

Les paysans sont révoltés

Ils arrivent de tous côtés

Ils ont l'audace de se plaindre

Et celle de ne pas vous craindre

Refrain

A la porte de Courtedoux

Ils sont armés, entendez-vous

Petignat, chef de leurs cohortes

Demande qu'on ouvre les portes

Refrain

Ainsi parlait à son tyran

De Sigismond un courtisan

C'était en dix-sept cent quarante

Et l'Ajoie était mécontente

Refrain

Faites venir ce manant-là

Nous entendrons ce qu'il dira

Français, restez là pour le prendre

Bourreau, soyez prêt à le pendre

Refrain

Prince, de grâce, écoutez-nous

Nous nous mettons à vos genoux

A vous le paysans s'adresse

Conduit par la faim qui le presse

Refrain

Prince, la dîme nous prend tout

Les tailles nous poussent à bout

Nous implorons, dans cette adresse

La clémence de votre altesse

Refrain

Prince, nos champs sont dévastés

Et vos gardes-bois détestés

Humbles sujets de votre altesse

Nous vous prions que cela cesse

Refrain

Qu'osez-vous dire, audacieux

Rendez plutôt grâces aux Cieux

Vous êtes des sujets rebelles

Qu'on les descende aux Sept-Pucelles

Refrain

Qu'entre deux chars soit attelé

Leur chef pour être écartelé

Que tout le peuple le contemple

Pour prendre un salutaire exemple

Refrain

Ici de ses membres tremblants

Gisent les lambeaux palpitants

De cette iniquité sanglante

C'était là la place fumante

Refrain

Noble victime d'un tyran

Petignat, brave paysan

Ici, nous te rendons hommage

Que ton nom passe d'âge en âge

Refrain

Il sont passés, ces temps d'horreur

Des tirans nous n'avons plus peur

Marchons toujours avec courage

Car c'est nous qui portons l'orage!