Né le 22 novembre 1761 à Epiquerez, baptisé le même jour dans l'église paroissiale d'Epauvillers. Décédé le 6 mai 1817 à Epiquerez. Fils aîné de Jean Claude, cultivateur et cabaretier, et de (Marie) Françoise, née Pic (d'Enson-Paroisse). Le 12 février 1788, il épouse Marie Anne Marchand (28 ans), des Moulins de Soubey. Deux enfants : Henri Joseph et Marie Anne. Sa femme et ses trois enfants meurent durant l'année 1791. En deuxième mariage (10 février 1798), il épouse Marie Anne Voisard (18 ans), fille de Pierre Joseph Voisard et de Marie Anne Fleury, cultivateurs, demeurant à Montjoie (Doubs). Ils divorcent le 14 décembre 1800. En troisième mariage (29 septembre 1803), il épouse Marie Jeanne Plomb (26 ans), de Boncourt, fille aînée de Jean Humbert, cabaretier, et de Marie Catherine Lyon. De cette union naissent quatre enfants : Henry Joseph (qui devient préfet des Franches-Montagnes en 1836), Marie Anne Ludivine, Etienne et Jean Claude Augustin. Avec son père Jean Claude et son frère Ignace, P. fait partie des révolutionnaires de la première heure, dans le sillage de l'évêque constitutionnel Jean-Baptiste Gobel et de son neveu par alliance, Joseph-Antoine Rengguer de la Lime. En 1791, après l'entrée dans l'évêché (le 20 mars) des troupes impériales autrichiennes, P. et son père sont arrêtés (9 avril). Après avoir été enfermé six semaines dans les prisons de Porrentruy, P. est relâché et s'exile alors en France (1791-1792) jusqu'à la proclamation de la République rauracienne (19.11.1791). P. siège alors à l'assemblée nationale rauracienne (1792-1793) puis au Conseil général du Département du Mont-Terrible (1793-1794). C'est sans doute peu après cette élection qu'il élit domicile à Porrentruy. Durant la même période, P. fait aussi partie du « Comité de surveillance » (existant pour chaque commune), créé le 5 octobre 1793, qui joue un rôle capital dans l'application du régime de la Terreur. Il est également un des trois membres du « Comité de vérification des dénonciations », mis sur pied le 13 novembre 1793. En 1794, il est nommé membre du Conseil général du district de Porrentruy et perd alors sa place au sein du « Comité de surveillance ». Le 15 juillet 1794, P. est mis en accusation par la Société populaire et montagnarde de Porrentruy dont il fait partie. Cette dénonciation entraîne sa comparution devant le Tribunal criminel du Mont-Terrible (17 septembre 1794-15 octobre 1794). Accusé d'une affaire de faux en relation avec la vente d'une métairie, P. est finalement déclaré innocent. Il est alors provisoirement rétabli dans ses fonctions de membre du Conseil général du District de Porrentruy (1795) avant d'être privé de toute fonction au sein des autorités du département et du district. P. rentre alors à Epiquerez où il exerce son métier de cultivateur. Son activité politique reprend après le coup d'Etat du 4 septembre 1797 (18 fructidor an 5) qui revigore les « jacobins ». Il est alors nommé « Commissaire du pouvoir exécutif près le canton d'Epauvillers » (1798-1799). Il est en outre maire d'Epiquerez au moins depuis 1798 jusqu'en 1808, et conseiller municipal (1800-1815). Malgré ses activités de révolutionnaire, il se peut que P. soit resté un « fanatique », c'est-à-dire, dans le jargon révolutionnaire, un homme encore attaché à certaines valeurs religieuses. Ceci expliquerait que lors de son troisième mariage, après avoir renoncé à la cérémonie religieuse (en 1803), il passe devant le prêtre dix ans plu tard (19.10.1813). En outre, après sa mort, il reçoit les sacrements de pénitence et d'extrême onction et est inhumé le 8 mai dans le cimetière d'Epauvillers, par le curé Jean Joseph Arnoux Piquerez.